Lorsque la loi 96du Québec est entrée en vigueur en juin dernier, un aspect en particulier a retenu l'attention de nombreux pour de nombreux étudiants et membres du personnel de l'E-QIP (et probablement pour toute personne ayant appris une langue à l'âge adulte) : l'obligation pour tous les immigrants et réfugiés d'apprendre le français dans les six mois suivant leur arrivée dans la province.
Tous les apprenants adultes vous le diront : l'apprentissage d'une nouvelle langue demande du temps, de la patience et de l'assiduité. C'est également un processus qui tend à être beaucoup plus facile lorsque les pressions extérieures sont réduites au minimum.
Aaron et Jesse, élèves de français de l'E-QIP, et Harold, leur professeur, ont récemment été interviewés dans un pour Global Newsoù ils ont tous exprimé leurs doutes sur cette clause particulière.
La journaliste Felicia Parrillo note dans l'article que les enseignants de l'E-QIP estiment que l'étudiant moyen peut généralement espérer atteindre la fluidité dans les huit à douze mois - un chiffre qui dépend entièrement du temps de classe que l'étudiant peut consacrer, des autres distractions qui peuvent entrer en jeu, de la ou des langues qu'il parle déjà et de leur degré de similitude avec le français, ainsi que de nombreux autres facteurs.
Nous conseillons généralement aux étudiants qu'ils peuvent s'attendre à avoir environ 120 leçons de groupe à leur actif avant d'atteindre le niveau intermédiaire élevé (c.-à-d. courant).
Comme le dit Harold dans la séquence de Global News, "si vous venez d'arriver ici, il vous faudra peut-être du temps pour vous adapter au climat et à la nouvelle société" - sans parler des pressions exercées pour trouver ou commencer un travail, aider votre famille à s'installer, chercher un endroit où vivre et construire une nouvelle communauté.
Les experts ne s'accordent pas sur le temps exact qu'il faut à une personne moyenne pour se sentir vraiment à l'aise et confiante dans une nouvelle langue - suffisamment pour discuter de problèmes de santé, correspondre avec les enseignants de vos enfants ou passer un entretien d'embauche - mais il ne fait aucun doute que ceux qui y parviennent en moins de six mois sont l'exception, et non la règle.
Les professeurs et les étudiants français constituant la grande majorité de notre personnel et de nos étudiants, respectivement, le partage de notre passion pour la langue française fait partie intégrante de ce que nous faisons à l'E-QIP, et nous espérons continuer à le faire d'une manière qui soit plus engageante qu'éprouvante, et plus inspirante que démoralisante.
C'est pourquoi nous mettons l'accent sur l'autonomisation de nos étudiants pour qu'ils s'améliorent continuellementplutôt que de les préparer à l'échec en leur demandant de viser la perfection. Après tout, il faut décennies pour véritablement "maîtriser" une langue-même pour les locuteurs natifs !
C'est peut-être Parrillo qui l'a le mieux exprimé lorsqu'elle a déclaré dans son article que "tous les étudiants et les enseignants à qui nous avons parlé ici [à l'E-QIP] sont d'accord pour dire que le français au Québec devrait être préservé et promu - ils disent qu'ils aimeraient simplement que le gouvernement leur transmette ce message d'une manière plus accueillante".
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